SUSKIND
Patrick, Le Parfum, Fayard, 1986
Le
parfum est l'histoire d'un
meurtrier qui a du nez.
Un meurtrier horrible à
la recherche de l'odeur la plus délicieuse et la plus délicate.
Un meurtrier qui manipule
les foules avec du parfum.
Un meurtrier qui semble
pouvoir échapper à la mort.
Dans ce roman, Patrick
SUSKIND laisse échapper de chaque page une ribambelle d'odeur.
Jusqu'à présent, les
auteurs de roman se sont contenté de décrire tout ce qui était
perceptible avec les yeux. Quelques fois, ils traduisent avec des
mots des sons et des voix. Puis, plus rarement encore, ils font appel
au sens du touché du lecteur. Mais jamais au grand jamais, un
écrivain avait réussi à écrire et rapporter autant d'odeur. Et P.
SUSKIND réalise ce véritable exploit avec une minutie et une
précision incomparable. Cela peut paraître paradoxal, mais Le
Parfum semble être le seul livre jamais écrit qui ne puisse
être totalement apprécié que les yeux fermés !
L'atmosphère
pestilentielle et les odeurs nauséabondes semblent être des
caractéristiques irréfutables du Paris du XVIII ième siècle.
L'image préconçue que nous en avons est une ville où la
signification du mot « hygiène » ne paraît pas être connue, où
de nombreuses personnes meurent prématurément à cause des diverses
maladies pourtant pas graves, où chacun semble plus survivre que de
réellement vivre, etc. L'image n'est certes pas jolie ni fort
optimiste mais il faut croire qu'il s'agit bien de la réalité que
vivaient les parisiens de l'époque. Et pourtant, en tant que lecteur
du XXI ième siècle, nous possédons énormément de recul par
rapport à cette période historique et nous nous devons de tempérer
ces descriptions.
Rendre le cadre de son
roman abominable n'est qu'un procédé littéraire parmi d'autre que
l'auteur a mis en oeuvre pour rendre son héros encore plus
exceptionnel. Au début, l'attitude du lecteur consiste à plaindre
le « pauvre petit grenouille », malgré tous les avertissements de
l'auteur. Et ce n'est qu'au fil des pages, lorsqu'il voit quelle
personne est réellement le personnage principal du roman qu'il en a
peur et qu'il le blâme. Peu osent prendre sa défense à la fin du
roman.
Mais au fond n'est-ce pas
qu'une victime après tout ?
Alors que l'auteur
revendique la véracité de son récit et l'existence de ses
personnages, le lecteur en doute fort. Bien que le cadre
spatio-temporel soit réaliste et que le comportement des personnages
y correspond bien, ce sont les sens sur-développés du jeune
Grenouille qui remettent tout en question. Il ne peut exister selon
le lecteur un être humain aussi doué. Les spécialistes des odeurs,
les « nez » ne sont capables de reconnaître que quelques centaines
de senteurs différentes. Qui pourrait se vanter de pouvoir nommer
toutes les odeurs qui existent sur cette planète ?
Alors pourquoi l'auteur
place-t-il Grenouille aux cotés de Bonaparte, Fouché, Saint-Just et
Sade ?
OoO
Pour prolonger la lecture
…
Le film inspiré du livre
a été réalisé en 2006.
Titre :
Perfume, Story of a Murderer ( Le Parfum, Histoire d'un
Meurtrier )
Réalisateur : Tom
TYKWER
Avec Ben Whishaw, Dustin
Hoffman, Alan Rickman, …
Synopsis :
Au XVIII ième siècle
nait Jean-Baptiste Grenouille. Enfant abandonné, difforme et rejeté,
condamné à effectuer les tâches que les autres refusent, il
possède un don unique : il percoit toutes les odeurs du monde,
celles que nul autre ne peur sentir, pas même les animaux...
OoO
Comparez la couverture de
l'édition parue en livre de poche et l'affiche du film, ne
voyez-vous pas des similitudes entre les deux ?
La ressemblance est
vraiment frappante alors que l'image n'est pas du tout la même.
Vraiment fascinant...
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