FIELDING Helen, Le journal de
Bridget Jones, Albin Michel,
J'ai lu, « Pretty Comédie », 1998.
Une
célibataire de trente ans qui cherche désespérément le prince
charmant mais qui ne semble pas tout à fait douée pour le trouver,
des complexes plein la tête et un esprit franc d'indépendance ;
voilà les ingrédients de base de ce roman qui a ouvert la voie à
un nouveau genre littéraire : la chick litt.
La
chick-litt se définit comme un genre littéraire à destination d'un
public féminin. D'ailleurs son nom vient de « chicken
literature », expression anglaise qu'on pourrait traduire par
« littérature de poulette ». La héroïne typique est
une jeune femme célibataire en quête du prince charmant, mais
contrairement aux personnages féminins des générations
précédentes, celle-ci est dynamique, bourrée de petits défauts
mais aussi d'énormes qualités. Egalement dotée d'un esprit
féministe, chacune des lectrices aura la possibilité de
s'identifier à cette jeune femme qui lui ressemble. A tout cela
s'ajoute un ton léger et plein d'humour pour parfaire ce cocktail
rafraichissant l'ancienne littérature à l'eau de rose qui prenait
la poussière.
Nous
pouvons considérer Helen Fielding comme la chef de file de ce genre
nouveau. Cette romancière britannique a été largement influencée
par le roman Orgueil et Préjugés de
Jane AUSTEN, chef d'oeuvre de la littérature anglaise, et plus
encore par sa populaire adaptation à l'écran par la chaîne de
télévision BBC. Le succès de son premier roman, Le
Journal de Bridget Jones, a été
à l'origine d'un tout nouveau phénomène de mode pour l'époque. Le
style du roman a été repris par de nombreuses romancières
anglo-saxonnes, dont Sophie Kinsella pour ne citer qu'elle.
Aujourd'hui la « chick-litt » s'est bien ancrée dans
notre culture, le concept s'étant exporté outre-Manche et même par
delà l'Atlantique et plus aucune jeune femme n'a honte de choisir
ces livres « faciles » comme certains l'aiment, à tort,
les qualifier.
Lors
de la relecture de ce roman culte, j'ai été frappée par
l'importance du roman Orgueil et Préjugés
de Jane AUSTEN et plus particulièrement de son adaptation télévisée
réalisée par Simon Lambton (BBC-1995), considérée par beaucoup
comme la meilleure adaptation cinéma du roman. Tout le monde aura
remarqué qu'un des personnages d'Helen FIELDING s'appelle Darcy
(Mark). Qui oserait dire que cela est sans rapport avec l'orgueilleux
Mr Darcy de mademoiselle Austen? D'autant plus que la ressemblance
entre les traits de caractères décrits de ce dernier lors de sa
première rencontre avec Bridget et ceux du personnage Mr Darcy
original sont frappantes. Enfin, la jeune Bridget jalouserait presque
Jennifer Ehle tout en fantasmant sur l'hypnotique Collin Firth.
Quelles conclusions pouvons-nous en tirer si ce n'est que cette série
a marqué plusieurs générations de Britanniques?
Pour
moi, Le journal de Bridget Jones
est un roman léger et drôle qu'on peut lire sans se prendre la
tête. Il possède incontestablement une place dans nos bibliothèques
et peut-être bientôt dans les anthologies puisqu'il le mérite
bien. La lecture de la suite ne devra pas se faire attendre. Le
second tome des aventures de Bridget Jones s'intitule L'Âge
de raison, lui aussi paru chez
Albin Michel. Enfin, pour les plus curieuses ou bien les plus
paresseuse, n'hésitez pas à regarder le film Le Journal
de Brdget Jones, une façon
différente de se plonger dans l'univers unique de cette célibataire
trentenaire idéaliste et maladroite.