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vendredi 2 décembre 2011

La Bête Humaine d'Emile Zola

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ZOLA E. , La bête humaine
Edition utilisée: ZOLA Emile, La bête humaine, Fasquelle, 1976

Mon cher monsieur ZOLA, auriez-vous pu imaginer, même dans vos rêves les plus fantasques, lorsque vous avez entrepris d'écrire votre série Les Rougon-Maquart 'Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire' que près de cent cinquante ans plus tard, votre œuvre serait présente dans tous les programmes scolaires, après avoir été pendant des années censurée ?
Que pouvez-vous ressentir en constatant qu'aujourd'hui votre œuvre est considérée comme un monument de la littérature française? Joie, satisfaction ou tout simplement fierté ? Peut-être étiez-vous quelqu'un d'humble et modeste, que cette nouvelle ne vous apporte rien de plus que le bonheur de faire partager votre conception du monde et de l'art.


Dix-septième volume de la série des Rougon-Maquart, La Bête humaine qui traite de la folie meurtrière est le livre que nous avons eu le bonheur de lire pour notre examen de français. Alors, que dire de celui-ci se ce n'est que l'idée fondamentale de ZOLA était intéressante ; les liens familiaux entre les différents personnages nous fascinent, d'autant plus que chacun réapparaissent après dans un livre. La généalogie ne nous est pas donné d'emblée. A nous, lecteurs, d'entreprendre un travail de fin détective afin de tout reconstituer. Attention néanmoins aux plus paresseux qui préférerons faire confiance aux multiples ouvrages publiés traitant des romans de ZOLA.

Cependant, le roman est long, long. Cela peut paraître ironique de la part d'une lectrice capable d'engloutir des briques avec une facilité presque déconcertante. Et pourtant, vitesse moyenne de lecture avoisinant une page par minute. Un record absolu de lenteur pour un roman de notre part. Jamais nous n'avions mis autant de temps pour finir un roman. Comment expliquer cet étrange phénomène dont nous avons été victimes?

Premièrement, les descriptions sont minutieuses. Tout, pas le moindre détail n'est délaissé par la plume attentive de ZOLA et des pages entières sont consacrées aux intérieurs et aux caractères particuliers des personnages. Si ce procédé a pour avantage de reposer le cerveau du lecteur, par contre il lui demande de l'énergie et du courage pour ne pas vulgairement sauter ces passages qui n'apportent à première vue rien de nouveau au récit. Pourtant ces longues descriptions ne sont pas aussi inutiles que nous pourrions le croire puisqu'elles renferment les critiques de l'écrivain sur chacun des bonshommes composant la société. Ainsi donc les paresseux perdent une partie importante du roman en lisant pas ces lignes supplémentaires, mais qui n'a pas baillé et compté le nombre de pages qui le séparaient de chaque chapitre?

Deuxièmement, l'histoire manque cruellement d'action. Il n'y en existe qu'une seule : une sorte de course-poursuite vers la fin du roman, mais il s'agit du seul exemple où ça bouge que nous avons relevé. La vie au XIX ième siècle était-elle si calme et reposée et les rares rebondissements étaient-ils aussi exempts de vie? Nous pouvons supposer que le mode de vie à cette époque était différent que celui d'aujourd'hui et que ce roman est un témoin d'une période historique. Néanmoins, en y réfléchissant, nous pouvons nous rendre compte que le besoin de mobilité et d'action est une attitude typique du XXI ième siècle. En effet, notre société devient surstressée, nous n'avons plus le temps pour ne rien faire et surtout, nous voulons tout tout de suite. Plus personne ne se souvient du plaisir de savourer dans le calme un bon roman. Voilà pourquoi le roman de ZOLA dégage un tel ennui; les jeunes lecteurs impatients ne supportent pas l'attente que leur impose l'auteur.

Pour conclure, La Bête humaine est un livre qui mérite d'être lu, bien que nous ne le recommanderions pas à nos amis de notre âge. Cette lecture s'adresse plutôt à des lecteurs avertis et entrainés qui pourront apprécier toutes les subtilités qu'apporte ce roman. Il existe un âge pour tout et malheureusement les programmes scolaires n'en tiennent pas toujours compte. Pour nous, sans mauvais jeu de mots, ce roman de ZOLA, plus qu'il ne le devrait, assomme tous ses courageux lecteurs.

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