HARPMAN J. , Moi qui n'ai pas connu
les hommes, Stock, 1995
« Elles sont
quarante, enfermées dans une cave, sous la surveillance
d'impassibles gardiens qui les nourrissent. La plus jeune -la
narratrice- n'a jamais vécu ailleurs. Les autres lui transmettent le
souvenir d'une vie où il y avait des maris, des enfants, des
villes...
Mystérieusement
libérées de leur geôle, elles entreprennent sur une terre déserte
une longue errance à la recherche d'autre humain -ou d'un
explication.
On a pu parler de
Kafka, de Paul Auster ou de Buzzati à propos de cette oeuvre à la
fois cauchemardesque et sereine, impassible et sereine. »*
Ce
roman a été une véritable révélation
pour un bon nombre de mes amies. Malheureusement, cela n'a pas été
le cas pour moi : j'ai tourné les pages sans réellement comprendre
se qui se passait, j'ai éprouvé beaucoup de peine à rentrer dans
le livre.
Je
n'ai, malgré toutes les difficultés rencontrées lors de ma
lecture, pas abandonné ce roman. J'espérais jusqu'au bout tomber
sur une chute, un événement qui changerait tout le récit, capable
de le faire basculer dans un univers à la fois étonnant et
passionnant.
Cependant,
rien de ce qui est dévoilé à la fin du récit ne correspond à mes
attentes. La fin, quelque peu bizarre et mystérieuse, laisse planer
un point d'interrogation sur toute cette histoire, que j'avoue
n'avoir pas totalement comprise.
Pourtant
en discutant avec d'autres personnes ayant lu le livre, je me rends
compte que le récit en entier n'est pas figé et n'aboutit pas à
une seule explication possible. Je pense que l'auteur, Jaqueline
Harpman a fait la démarche d'écrire un roman où tout n'est pas
donné d'emblée au lecteur pour l'emmener à ses propres
conclusions. L'ambiguïté du récit est voulue et permet plusieurs
interprétations. Chacun trouvera ce qu'il pense être juste tandis
que d'autres, desquels je me rapproche, chercheront une chose qui
n'existe pas. Je trouve cela dommage mais étant donné qu'il s'agit
probablement d'une volonté de l'auteur, je me contente de dire que
ce procédé littéraire m'a déplu.
Avec
du recul, je pense que ce livre est une lecture intéressante car il
permet de nombreuses réflexions. Le fait que le contexte général
de l'œuvre soit brumeux et laisse place à toutes les suppositions
possibles ...
Peut-être
que dans plusieurs années, lorsque je relirai ce roman qui la
première fois m'a déplu, j'y trouverai des choses qui m'avaient
échappées autrefois et que je l'apprécierai comme il le mérite
car aujourd'hui, quand je m'y attarde, objectivement et
rationnellement, je me rends compte que tout n'est pas ' mauvais ',
bien au contraire ; Jacqueline Harpman a écrit des choses qu'elle
veut dire à ses lecteurs et cela nécessite une certaine culture et
maturité pour les comprendre.
*
quatrième de couverture de l'édition parue chez Stock, 1995
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